Charivari à Aups, dans le Var, est un récit qui raconte une bruyante et longue fête nocturne.
” Le 3 janvier courant, au petit village d’Aups, un rassemblement composé d’environ cinq cents personnes s’était formé vers 9 heures du soir, devant l’habitation de deux veufs qui venaient de se remarier, et, suivant une très ancienne coutume, leur donnait une de ces sérénades stupides et grotesques si connues sous le nom de charivari.
Rien ne manquait à ce concert nocturne.
Bruits confus de huées, de sifflets, de casseroles, de trompettes, de cornets, de chaudrons entrechoqués, etc., se faisaient entendre concurremment et, par ce mélange de sons affreusement discordants, donnaient une idée fort exacte de la plus atroce cacophonie.
Le même tapage s’étant renouvelé plusieurs jours de suite, c’est-à- dire jusqu’au 7 janvier, une plainte fut portée contre les principaux meneurs de cet épouvantable charivari.
Sept d’entre eux ont été traduits pour ce fait en simple police.
L’un a été condamné à 15 francs d’amende, un autre à 11 francs et tous les autres à 5 francs.
Peu satisfaits, sans doute, de l’amende qui venait de leur être appliquée pour cette belle équipée, deux des charivariseurs n’ont pas craint de recommencer, le soir même, et cela malgré une pluie torrentielle.
Un nouveau procès-verbal a été dressé contre ces incorrigibles tapageurs qui, franchement, devraient bien comprendre que cette façon barbare d’exprimer son opinion sur un fait quelconque n’est plus dans nos mœurs.”
Charivari à Aups est un texte tiré du “Journal de Toulouse” du 28 janvier 1884.