Le poulailler de Monaco

par JMS
Le poulailler de Monaco

Le poulailler de Monaco est une histoire qui raconte d’une façon qui se veut humoristique la surveillance des joueurs du Casino.

” Quand on gravit pour la première fois la route un peu raide qui conduit de la Condamine au féerique plateau des Spélugues, l’on ne manque pas d’être surpris du déploiement extraordinaire de forces policières pour un aussi petit État : carabiniers, gardes, surveillants, agents en uniforme ou en bourgeois, non seulement entourent le Casino d’un cordon de sûreté, mais arpentent incessamment les chemins, les places, les avenues.

Chasse à l’homme à Monaco

On se demande si quelque crime atroce ne vient pas d’être commis ; si un décavé n’a pas assassiné un chef de partie du Casino et coupé six croupiers en petits morceaux.

Le scélérat a, sans doute échappé aux recherches, et c’est pourquoi, ascendant ou descendant les marches du péristyle, traversant l’atrium, pénétrant dans les salles, on est examiné par tant d’yeux défiants, et avec une si scrupuleuse attention qu’on s’inquiète.

Les soupçons ne pèsent-ils pas sur vous ? N’avez-vous pas été signalé par un perfide ennemi, un policier maladroit ou un mauvais plaisant ?

Ces préposés aux portes, ces larbins bleus à mine sombre, ces sergents silencieux embusqués dans les coins, ces gendarmes, ne vont-ils pas se ruer tout à coup sur vous, en criant à l’unisson : « Nous le tenons ! » et exiger l’inspection immédiate de vos papiers, tout en se livrant à la visite minutieuse de vos poches ?

Surveillance à Monaco

Si cette police est parfois tracassière, l’on ne peut cependant blâmer l’administration montécarlienne de cet excès de prudence.

Trois à quatre cent mille étrangers visitent annuellement la Principauté, c’est-à-dire les salons de jeux de Monte-Carlo.

Or, sur ce nombre, je ne crois pas trop m’aventurer en estimant à cinquante mille celui des filous et des rastaquouères.”

Le poulailler de Monaco est est un récit découvert dans le livre “Au pays de Cocagne : principauté de Monaco” d’Hector France, édité en 1902.

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