La baronne de St-Jean-Cap-Ferrat raconte un épisode amoureux de la vie du roi des Belges.
» Léopold II, le roi des Belges, avaient une villa à St-Jean-Cap-Ferrat.
La physionomie de ce monarque à la fois hautain et sans façon était familière à tous les hivernants.
Vêtu d’un complet noir toujours trop court, d ‘un chapeau de paille aux larges bords, il se promenait tranquillement dans les rues de Nice comme un simple rentier.
Il faisait souvent lui-même ses achats et disait invariablement aux commerçants en souriant :
— Vous savez, je ne veux pas payer plus cher que les grands- ducs !…
La baronne Vaughan venait quelquefois le rejoindre au cap Ferrat. Mais elle le faisait toujours dans le plus sévère incognito.
La baronne, autrement dit Caroline Lacroix, est une horizontale de marque dont Léopold II fit la connaissance à Paris vers 1903.
Elle descendait, dit-on, à Toulon et là une auto venait la chercher. Et ce jour-là, l’auto ne portait point la plaque royale : S. M. surmontée de la couronne, mais un numéro démocratique.
Au Cap, le personnel avait plus d’égards encore peut-être pour la baronne que pour le roi.
C’est qu’elle dispensait de magnifiques pourboires et les jardiniers connaissaient bien le moyen d’obtenir un louis : ils l’appelaient Majesté ! «
La baronne de St-Jean-Cap-Ferrat est un texte découvert dans le journal « La Vie parisienne » du 25 décembre 1909.