L’Etrave du compositeur Vincent d’Indy à Agay rappelle que ce musicien a écrit dans sa villa ses dernières œuvres .
Sous les bombes à Agay
“De 1924 à 1931, année de sa mort, Vincent d’Indy passa tous ses étés à Agay. Il y chérissait le calme et la lumière.
Il se retirait dans une villa isolée.
Hélas, les aviateurs anglo-américains sont passés par là. La maison qu’habita d’Indy n’est plus que ruines.
Pendant des semaines, au cours du printemps et de l’été 1943, tous les soirs et, quelquefois, tous les après-midi, j’ai vécu dans cette maison.
J’y venais, de la maison voisine que j’habitais alors, maintenant abimée sous les bombes « libératrices ».
L’Etrave d’Agay
Face au grand large, la maison dé Vincent d’Indy se situait à un tournant de la route, entre la baie d’Agay et la calanque d’Anthéor, au pied d’une colline aux pentes douces.
Sur le pilier droit du portail, une plaque rappelait qu’ici, un des maîtres de la musique française contemporaine « a composé ses dernières œuvres ».
La maison avait reçu le nom de « l’Etrave ».
Elle était simple, avec des murs du même rouge chaud que les rochers sur lesquels elle était bâtie.
Elle était trapue, construite en demi-cintre, le dos tourné vers l’Est, d’où vient le vent le plus fort.
De la face à l’Ouest, on découvre les rochers rouges de la Baumette, le massif roux et vert du cap Dramont et l’entrée de la baie d’Agay.
L’aile de la maison la plus avancée sur la mer s’achève en forme d’étrave, comme pour suivre l’élan de deux puissantes roches poussées au pied de la terrasse.
Vincent d’Indy compose à Agay
Là, au rez de-chaussée, était la chambre du Maître.
Il y avait encore, naguère, sur les rayons d’une bibliothèque, quelques-uns de ses livres préférés. Et, entre une fenêtre ouverte sur le large et une porte-fenêtre ouverte sur la pinède, le piano dont il se servait.
Vincent d’Indy venait ici pour être seul ” avec la musique et composer.
L’Etrave du compositeur Vincent d’Indy à Agay est un article rédigé pour le Journal des débats politiques et littéraires. Daté du 3 juin 1944, Maurice Ricord le signe.