Eloge d’Albert 1er de Monaco est un texte issu d’un journal satirique français qui se révèle plein de respect pour le prince savant.
« On a beau dire tout ce que l’on voudra, les moralistes pourront épiloguer tant qu’ils le désireront, la mort d’Albert, prince de Monaco, créera un grand vide dans le monde scientifique.
C’est entendu ! Il retirait ses revenus de la roulette et du trente et quarante, source impure!
Mais combien il y a-t-il, au monde, de sources impures, auxquelles une infinité de gens que nous reverrons,
s’alimentent ?
Albert, lui, au moins, purifiait son argent en le faisant servir à quelque chose d’utile.
On crut lui faire honneur en le nommant de l’Institut, et lui-même crut à cet honneur.
En réalité, pour une fois, l’Institut s’honora en l’élisant.
Le prince de Monaco était aussi un homme spirituel.
Quand, au début de la guerre quelques imbéciles lui reprochèrent d’avoir dîné chez Guillaume II, il eut un mot — mot encore inédit — qui avait une certaine saveur :
S’il fallait que j’en veuille, à tous les aubergistes chez qui j’ai mal dîné ! «
Eloge d’Albert 1er de Monaco est tiré du « Journal Amusant » du 8 juillet 1922. On rappellera que le souverain était décédé le 26 juin 1922. Il est le créateur du musée océanographique de Monaco.