Histoire du château de Nice (3) est le troisième épisode de la vie à travers le temps de cette citadelle érigée sur un promontoire face à la mer.
LE DONJON LAISSE PLACE AU CHATEAU
Le donjon ne suffisait pas à protéger Nice.
La Maison de Savoie voulait une forteresse capable de jouer un grand rôle stratégique.
En 1437, on construisit à l’extrémité des escarpements de l’anse Saint-Lambert une grosse tour ronde, creuse, assurant la liaison entre la ville moyenne et la batterie de la grève.
Cette tour fut démolie en 1706 : on édifia sur ses fondations, dans la première moitié du XIXème siècle, la tour Bellanda, que l’on voit aujourd’hui au-dessus de l’hôtel Suisse.
De même, on éleva, face à la plaine de Lympia, la tour de la Rochette, et on relia ces fortifications avec un rempart massif que l’on dut protéger encore de tours, de batteries et de casemates.
Ludovic de Malingre fit creuser à la pointe de Rauba-Capeù un immense puits descendant à travers le roc jusqu’au-dessous du niveau de la mer.
NICE ETOUFFE DANS LES MURAILLES DU CHATEAU
Nice était ramassée entre ses murailles, dans un réseau de sombres ruelles, de porches, de bâtisses trop serrées, dans un grouillement de bruit, d’interpellations sonores dont les moins enviés des quartiers de la vieille ville actuelle donnent une idée trop avantageuse.
Paysans allant aux campagnes par-delà le Paillon, gens d’armes descendant à la relève, pescaïris naturellement bruyantes, artisans groupés par carrières, caïreu et capelina, clochers sans -cesse bourdonnant animaient la cité.
Gentilshommes pimpants., consuls en robes rouges, religieux multicolores attiraient les regards et cueillaient le respect.
La vie niçoise dans tout son pittoresque était là, avec la fierté de l’indépendance, les privilèges du municipe, la fidélité aux traditions.
Le perfectionnement, des armes à feu obligea à substituer aux orgueilleuses murailles des remparts bas, précédés d’un fossé profond et d’un glacis.
Les établissements publics civils et les maisons particulières de la ville haute firent place aux magasins et casernements militaires dont le développement s’imposait.
NICE S’ETEND HORS LES MURS DU CHATEAU
Les nobles donnèrent l’élan au déménagement du « château», en 1518.
Le duc de Savoie fit construire, pour ses séjours a Nice, un. palais sur l’emplacement actuel de la Préfecture.
Les Grimaldi de Beuil, en bons courtisans, érigèrent leur nouvel « hôtel » près du palais ducal, sur le Cours; le gouverneur du Comté, au « canton des Sarrasins », au carrefour des rues Malonat, Droite et Sénat.
Théodore Lascaris, empereur détrôné de Nicée, réfugié à Nice, fit bâtir une demeure princière dans la rue Droite, encore signalée, selon l’usage, aux touristes, comme un objet d’admiration.
L’évêque élut l’église Sainte-Réparate pour cathédrale et y adossa son palais.
Les Augustins, les Carmes, les Dominicains, les Jésuites et les Filles de Sainte-Claire avaient déjà leurs couvents dans la ville-basse.
Naturellement, les sujets qui le pouvaient, suivaient de si hauts exemples en descendant leurs toits vers le Paillon.
Nombre de tanneurs passèrent le torrent et se groupèrent à la bourgade Saint-Jean-Baptiste.
Ce troisième épisode de l’histoire du château de Nice (3) écrite par Paul Canestier a une suite que vous pouvez lire en cliquant ICI.
Vous pouvez aussi lire l’épisode 1 en cliquant ICI ou l’épisode 2 en cliquant ICI.