Victor Hugo sur les pas de Napoléon à Golfe-Juan rappelle la visite que le grand écrivain fît dans cette ville.
Visite de Victor Hugo à Golfe-Juan
» Petite baie mélancolique et charmante, abritée à l’est par le Cap d’Antibes, dont le phare et la vieille église font une assez belle masse à l’horizon, à l’ouest par le Cap de la Croisette, chargé à sa pointe d’une vieille forteresse, écroulée qui se mêle aux rochers.
Un demi-cercle de hautes croupes vertes entoure le golfe et le ferme aux vents de terre.
Je me suis arrêté à Golfe-Juan.
J’ai contemplé cette mer, qui vient mourir doucement au fond de la baie sur un lit de sable au pied des oliviers et des mûriers et qui a apporté là Napoléon.
Quelques vieilles masures qui ont vu le grand spectacle y sont encore. Elles semblent regarder au loin sur mer si elles ne verront rien venir…
Une felouque, voiles repliées, était amarrée au rivage, à l’endroit même où aborda la chaloupe de l’Empereur…
Napoléon débarque à Golfe-Juan
Il débarqua près de la maison de la Douane, haute bâtisse carrée et blanche qui ressemble à une tour recrépie.
Il déboucha, à deux cents pas de là, sur la route de Cannes, par un petit chemin mal pavé et couvert d’arbres.
Là, il s’assit sous un des oliviers centenaires qui ombragent la route…
Sur un étroit plateau autour duquel la terre a croulé, au bord de la route, il y a deux mûriers.
C’est entre eux qu’il se plaça pour passer en revue le bataillon qui sera dans l’histoire aussi grand que la grande armée.
Puis il se dirigea vers l’ouest, passa près de la vieille batterie basse, traversa les torrents.
Une heure après son débarquement, il entrait dans Cannes…
A quelque distance des deux mûriers, on a construit un cabaret où les soldats viennent boire et dont l’enseigne est presque effacée par la pluie : Au débarquement de l’Empereur… »
Victor Hugo sur les pas de Napoléon à Golfe-Juan se déroule en 1839. Ces passages sont extraits d’un recueil de lettre de Victor Hugo intitulé France-Belgique.