Echanges de tirs à Nice est une histoire qui raconte les moyens utilisés pendant le Carnaval pour lancer des confettis.
» On lance les confettis au moyen de sortes de pelles creuses et d’espèce de frondes qui les envoient aux plus grandes distances.
Les pelles se composent d’un godet profond en fer-blanc attaché à un jonc flexible. On remplit le godet de confetti, et en faisant ployer le jonc on obtient une force de projection considérable.
Les frondes permettent de viser l’adversaire, et, si éloigné qu’il soit, de l’atteindre avec facilité.
Par moment, la bataille devient d’une fureur presque sauvage.
Les combattants, montés sur des chars élevés ou placés aux fenêtres des deuxièmes et troisièmes étages, abusent de leurs avantages pour faire pleuvoir sur la foule de véritables cascades de plâtre.
On s’anime, on s’échauffe à la lutte, on leur répond avec une violence égale à la leur.
Il y a pourtant, si l’on craint d’être accablé, un moyen de demander grâce : c’est d’envoyer un bouquet à son adversaire.
Alors on s’arrête et la paix est faite.
Les femmes surtout arrivent vite à cette poétique capitulation ; il serait très inconvenant de continuer à se battre lorsqu’on a donné ou reçu un bouquet.
Les fleurs sont le drapeau blanc par lequel les vaincus avouent leur défaite en demandant les honneurs de la guerre. »
Echanges de tirs à Nice provient du livre « Les stations d’hiver de la Méditerranée » de Gabriel Charmes, publié en …1885.