Explosion des prix de l’immobilier à Cannes décrit l’envolée des prix du foncier lorsque la ville est devenue à la mode.
» Dès que l’Esterel est franchi, on se sent dans une zone nouvelle ; il semble qu’on a passé d’une demeure ouverte et froide à un appartement clos et chauffé.
C’est là que commence véritablement le Midi.
Cannes était jadis une petite ville insignifiante, où l’on vivait doucement à peu de frais, dans l’un des plus beaux climats du monde civilisé.
Les hivers y sont doux et les étés supportables.
Lord Brougham vint s’y établir ; il y battit une villa et ses compatriotes à la file en firent autant.
Ce lord Brougham était un rude vieillard : il s’en allait à Londres pour une séance du Parlement et revenait ensuite à son jardin de Cannes.
Les autres moutons de Panurge du monde entier sautèrent à leur tour et suivirent l’exemple.
Les pensions, les hôtels, les villas poussent à Cannes comme les champignons vénéneux.
Les terrains n’ont plus de prix : hâtez-vous, messieurs les amateurs, demain ils seront plus chers encore. »
Explosion des prix de l’immobilier à Cannes est un texte issu du livre « Un hiver au soleil » de Fritz Berthoud, édité en 1882.