Pendaison de crémaillère à Nice est une histoire qui évoque un épisode de la vie de la Vénus tartare, Mme Rimski-Korsakov.
» Le littoral méditerranéen commence à prendre sa physionomie des hivers passés.
Les hôtels se remplissent, et les villas qui étaient restées closes et privées de leurs hôtes pendant la saison d’été, sont maintenant habitées.
Tout respire un air de fête sous les rayons d’un soleil printanier.
Heureux pays ! Et plus heureux encore ceux qui peuvent y vivre.
On s’organise pour passer joyeusement la saison.
On ne parle que de bals, de fêtes, de sauteries ; les invitations sont déjà lancées.
On a planté très brillamment la crémaillère chez Mme Rimski-Korsakov, une des lionnes du monde cosmopolite qui vient de se faire construire à Nice une villa d’un style charmant et d’un goût parfait.
Les dépendances sont à l’avenant.
Tout cela a été orné de plantes exotiques, de palmiers venus de Bordighera, et de camélias transportés des bords du lac de Côme.
Les décorations intérieures ne sont pas moins merveilleuses. Une des chambres à coucher est tout en malachite.
Un prêtre russe a été appelé pour bénir cette riante demeure avant qu’on en prît possession. »
Pendaison de crémaillère à Nice est extrait du journal « La Fantaisie parisienne » du 1er décembre 1875.
Barbara Dimitrievna Mergassov, comtesse Rimski-Korsakov, fit scandale en 1863 en apparaissant à un bal donné par l’impératrice Eugénie dans une robe qui ne cachait presque rien de sa beauté slave. Elle devint une des maîtresses de Napoléon III et se retira à Nice après la chute du second Empire.