Fil de fer à Monaco est un récit qui décrit l’activité disparue du tir aux pigeons vivants.
” Au milieu de la grande terrasse de Monte-Carlo, un escalier de marbre conduit à un pont établi sur la voie ferrée au bout duquel est une lanterne.
De là, soit par un ascenseur, soit par l’escalier extérieur de droite, on descend au Tir aux Pigeons.
Le stand est établi à la pointe extrême du cap Focinana. C’est une vaste plate-forme en hémicycle, gazonnée, soutenue par des arcs s’appuyant sur les rochers que baigne la mer.
Tir aux pigeons vivants
A l’extrémité de cette plateforme s’alignent cinq boîtes en fer destinées à recevoir les pigeons.
A chaque boîte correspond un fil de fer invisible, lequel va rejoindre, en passant sous l’asphalte, un appareil placé à l’intérieur du pavillon.
Ici, une bille lancée indique au hasard quelle boîte on doit ouvrir chaque fois.
Lorsque le tireur, en position de faire feu, a prononcé le traditionnel : Pull, un fil de fer est tiré et la boîte désignée par le sort tombe en s’ouvrant avec fracas, de façon à effrayer le pigeon qui ne doit être tiré qu’après avoir pris son vol, et qui est déclaré mauvais si, même atteint il va s’abattre en dehors de stand. Pour chaque pigeon on a droit à deux coups de fusil.
Les constructions du tir aux pigeons sont au fond du stand, adossées à la voie ferrée et face à la mer. Elles se composent d’un bâtiment principal et de deux ailes.
Au rez-de-chaussée, se trouvent la salle des tireurs, des tribunes pour le public et la presse.
Au premier étage, le bâtiment central comporte un salon largement ouvert sur le stand.
Dominant le fronton triangulaire de la façade, est une statue en bronze : la Proie, représentant un chasseur antique de belle allure.
Le tir aux pigeons de Monaco date de 1872.
Compétitions internationales
Dès les premières années il a conquis une réputation universelle ; il a été fréquenté par les meilleurs tireurs d’Europe et d’Amérique.
En 1864 déjà, le prince Amédée de Savoie venait le visiter pour en faire installer un semblable à Turin ; en 1875, le prince de Galles assistait aux épreuves.
Les bâtiments actuels datent de 1896. Des plaques de marbre incrustées dans les murs, portent gravés en lettres d’or les noms des tireurs qui, depuis 1872, ont gagné le Grand Prix du Casino, consistant en 20.000 francs et un objet d’art.
Les Concours de la saison se divisent en trois séries de tir qui durent de décembre à mars.
Les grands concours internationaux, comprenant le Grand Prix du Casino, ont lieu en janvier.”
Fil de fer à Monaco est un texte tiré du journal “La Semaine niçoise” du 20 novembre 1902.