Privilèges des pêcheurs de Toulon est une histoire qui raconte l’action qu’ils ont menée pour préserver leurs droits de pêcher dans la rade.
« Jusqu’au commencement du XVIIe siècle, les pêcheurs de Toulon avaient joui du droit de pêcher dans la rade où bon leur semblait.
Droits de pêche ancestraux
Plusieurs privilèges concédés et certains droits acquis leur faisaient considérer la rade comme, pour ainsi dire, leur propriété personnelle.
En 1603, l’exploitation de la pêche du thon et des autres poissons, faite par les pêcheurs toulonnais, reçut la plus grave des atteintes.
Le 20 décembre, Henri IV fit don à M. de Boyer, seigneur de Bandol, gentilhomme de la chambre du roi, « de toute la « pesche du thon, depuis le lieu de la Ciotat, le long de la côte, jusques à Antibes, pour la faire faire par qui bon luy semblera, sans que cette permission puisse nuire ni préjudicier aux pesches qui ont accoutumé d’être faites par ses sujets aux dites mers. »
M. de Bandol, au lieu de se conformer aux clauses formelles de l’acte de concession, c’est-à-dire de n’installer de madrague qu’aux endroits qui ne pourraient gêner la pêche ordinaire, en plaça une dans la rade des Vignettes, à l’entrée de la Petite Rade.
Bataille contre une madrague
Les Consuls de Toulon s’empressèrent de protester contre la création de cette madrague qui était un véritable obstacle pour les navires.
De leur côté, les pêcheurs de cette ville adressèrent les plus vives réclamations au sujet de ce même établissement qui, non seulement constituait un monopole à leur préjudice, mais encore était de nature à dépeupler la rade.
Un jugement, rendu en 1663 et faisant droit à la requête de la corporation des pêcheurs de Toulon, ordonna que la madrague serait placée au Pin de Consauve, près de la pointe de Sainte-Marguerite.
Ce jugement fut exécuté. »
Privilèges des pêcheurs de Toulon est une histoire extraite du livre sur Toulon de Laurent Mongin, édité en 1904.