Résurrection du noyé de Nice est une histoire qui raconte une méprise à propos d’un ivrogne.
” Près du phare de Nice, dans les flots, on trouve un cadavre… celui d’un homme âgé, il a la face rubiconde.
On emmène ce noyé au commissariat et là, sept agents, les uns après les autres, le reconnaissent sans erreur possible et déclarent : « C’est Moschetti ! ».
Ce Moschetti est une institution de Nice, un ivrogne national, connu dans tous les postes et que quarante ans d’un alcoolisme résolu n’avait pu, jusqu’alors, guérir de la vie.
La police pensa que, cette fois, son sort était réglé et, qu’étant ivre suprêmement, il avait terminé ses jours en buvant un fameux bouillon : destin amer.
On l’annonça tel que nous vous le racontons.
Or, le lendemain matin survient, au bureau du journal “L’Eclaireur de Nice“, bien vivant, mais absolument dégrisé par une telle nouvelle, le nommé Moschetti, qui demande un peu anxieux : « Où avez-vous vu que j’étais mort ? »
Il fallut convaincre le journaliste, les sept agents et la police que le petit vieux, qui ressemblait si étrangement à l’ivrogne, n’était point l’ivrogne.
Cependant, l’autre s’en fut et célébra sa survivance de la façon que vous pensez, en sorte que, le soir même, il retournait une fois encore au poste, non mort-ivre, comme on l’avait cru la veille, mais ivre-mort, ce qui était plus conforme à son passé.
Quant au véritable noyé, on ne sait pas encore qui il est et on le cherche.”
Résurrection du noyé de Nice est un texte repêché dans le journal “La Vie parisienne” du 26 décembre 1919.