Combat naval au large d’Antibes raconte comment deux bateaux venant de Nice ont pu échapper à leur assaillant.
Un corsaire dans la rade d’Antibes
« On écrit d’Antibes, en date du 25 de novembre, que la veille à trois heures de l’après-midi, la mer étant presque calme, on avait aperçu un corsaire de Minorque donner la chasse à deux tartanes venant de Nice et chargées de différentes marchandises de valeur.
Les deux tartanes poursuivies et se trouvant à la hauteur de la première batterie de la rade d’Antibes, nommée la Grenille, distante de la ville de près de trois quarts de lieue, manœuvraient de toutes leurs forces pour se mettre sous la défense de cette batterie qui avait deux canons de fer du calibre de 24.
Le sieur de Lefrat, commandant pour le Roi de France à Antibes, voyant que le corsaire n’était pas à portée du canon du rempart, et sachant qu’il n’y avait à la batterie de Grenille qu’un canonnier invalide, donna sur le champ des ordres pour qu’il y fût envoyé un détachement du corps royal de l’artillerie, qui s’y rendit en courant.
Cependant, à son arrivée, les deux tartanes que leurs équipages avaient quittées, étaient au pouvoir du corsaire qui y avait envoyé du monde.
Antibes tire au canon
Heureusement pour le commandant de la ville qui s’occupait de la reprise des deux tartanes, il s’aperçoit que le vent leur est contraire pour le trajet qu’elles ont à faire, afin de rejoindre le corsaire mahonois.
Il fait prendre aussitôt deux chaloupes, sur chacune desquelles il fait passer 20 grenadiers.
Le feu des remparts pouvant se réunir alors à celui de la batterie de la Grenille, et les chaloupes faisant force de rames, le corsaire rappelle à lui les équipages des deux tartanes, qui les abandonnent, après avoir lâché quelques coups de fusils, et sur lesquelles remontent leurs premiers équipages répartis sur deux canots qu’avaient protégés les chaloupes.
A 5 heures du soir, on reçut avec acclamation dans le port d’Antibes toute cette flotille. »
Combat naval au large d’Antibes est un texte que l’on peut retrouver dans la « Gazette de France » du 8 décembre… 1780.