Un espion français arrêté en Italie raconte la condamnation par la justice italienne de ce militaire capturé en pleine nuit.
Nous avons parlé du capitaine français Romani, arrêté en uniforme par des soldats italiens, sur une route de montagne où il s’était égaré.
On rappellera qu’il a été condamné par le tribunal correctionnel italien de San-Remo à quatorze mois de prison et à douze cents francs d’amende, sous l’inculpation d’espionnage en temps de paix.
Ni la personnalité du capitaine, qui ne possède guère les aptitudes exigées par le genre d’opérations qu’on l’accuse d’avoir exécutées, ni les explications, accompagnées de témoignages irrécusables, qu’il a données de sa conduite, n’ont touché les juges qui avaient reçu, dit-on, l’ordre de le condamner.
Fort de son innocence, le capitaine a appelé du jugement qui le frappait, devant la Cour d’appel de Gênes, et cette cour, à son tour, vient de confirmer purement et simplement la sentence du tribunal de San-Remo.
Il y a là une de ces canailleries auxquelles nos voisins de l’autre côté des Alpes nous ont sans doute habitués, mais auxquelles, malgré tout, on s’accoutume difficilement.
Surtout, quand elle atteint un brave officier, que des circonstances bien involontaires ont jeté, sans qu’il s’en doutât, dans un tel embarras.
Remarquez, en outre, qu’il a été arrêté à quatre heures du matin, pendant qu’il faisait encore nuit et qu’il était dans l’impossibilité de relever ou de dessiner quoi que ce soit.
Un espion français arrêté en Italie est un récit extrait du journal du dimanche du 13 janvier 1895.