Une lettre de cachet a été émise contre la princesse de Monaco qui, ayant quitté son époux, s”affichait avec le prince de Condé. Un tel outrage aux bonnes mœurs d’alors a entraîné le courroux de Louis XIV.
” On connait l’attachement de M. le prince de Condé pour madame la princesse de Monaco.
On peut se rappeler qu’afin d’en jouir plus librement en 1771 , ii engagea le Parlement à reprendre son service interrompu et à juger le procès en séparation de cette dame, malgré toutes les protestations et oppositions de M. le prince de Monaco.
Depuis le prince de Condé a affiché scandaleusement son commerce d’adultère avec elle.
Il l’a logée auprès de son nouveau palais, où il lui fait construire un hôtel.
Mais le roi Louis XVI vient de rompre ces liens criminels par un ordre signifié à madame de Monaco de choisir un asile dans un couvent.
En vain son illustre amant s’est-il rendu sur le champ à Marly pour supplier sa majesté de retirer la lettre de cachet.
Elle est restée inflexible et a répondu qu’elle aimait l’ordre, les bons ménages, la conservation des mœurs, et qu’une femme ne vivant point avec son mari, ne pouvait rester dans le monde.
Cette histoire, qui porte sur la prison pour la princesse de Monaco, date du 23 juillet 1774 et est extraite des Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la république des lettres en France de Louis Petit de Bachaumont, publiés entre 1780 et 1786.