L’auberge des Adrets-de-l’Esterel est un récit qui détaille l’histoire de ce lieu bien connu des voyageurs de la malle-poste.
” La route de Fréjus à Cannes passe par le vieux château de l’Esterel, qui s’élève isolément au milieu des bois, sur la pente orientale de la montagne.
Une auberge isolée
Cette triste et sauvage demeure fut, avant la révolution, celle d’un seigneur, qui n’était pas, sans doute, gâté, comme beaucoup d’autres, par le séjour de la capitale.
Cela n’a pas empêché qu’il n’ait eu dans le temps assez de crédit, pour faire passer devant son château cette route, qui suivait auparavant la direction de l’ancienne voie romaine, par la Napoule, très petit port de mer.
Un acquéreur de biens nationaux a pris la place de ce seigneur de la montagne.
Brigands sur le chemin
Il partage sa gothique demeure avec un piquet de gendarmes, qui, devenus habitués de ces forêts, ont été plus à même de s’y rendre maîtres des voleurs dont elles étaient infestées, comme Gaspard de Besse, et qu’on a eu bien de la peine à détruire.
Aujourd’hui le passage est aussi sûr qu’il a été dangereux.
Le château qui, sans être très grand, sert d’habitation au nouveau propriétaire, et de caserne aux gendarmes, sert encore de relais pour la poste, et d’auberge pour les voyageurs, quand ils ne peuvent pas pousser jusqu’à Cannes.
Au milieu de la route qui sert elle-même de cour au château, est une fontaine, et près de cette fontaine une colonne milliaire renversée, dont l’inscription est presque entièrement détruite aujourd’hui.
Des forêts de pins extrêmement éclaircies par les dévastations, et ce qui afflige davantage, par les incendies, couvrent au loin toutes les diverses croupes qui composent ces montagnes.”
L’auberge des Adrets-de-l’Esterel est un texte tiré du livre “Description routière et géographique de l’Empire français” de Jean Vaysse de Villiers, publié entre 1813 et 1835.