Condamnation du prince de Monaco est une histoire qui raconte un procès à la suite d’un incident survenu dans un train de la Compagnie PLM.
» Au mois de mars 1879, M. le prince de Monaco donna l’ordre de lui expédier de Monaco à son château de Marchais dans l’Aisne, une voiture, deux juments danoises, des harnais et plusieurs colis renfermant divers objets.
Feu dans le wagon de Monaco
Les chevaux étaient accompagnés par deux conducteurs au service du prince, un palefrenier et un postillon, qui, au lieu de se servir des billets de troisième classe mis à leur disposition, préférèrent voyager avec les animaux dont ils avaient la garde et s’installèrent dans le fourgon où ils se trouvaient.
En route, un grave accident se produisit à la gare de Péage de Roussillon. Le feu éclata dans le wagon où se trouvaient les chevaux de M. le prince de Monaco.
On rechercha immédiatement les causes du sinistre. Une enquête fut faite par le juge de paix. On retrouva dans les débris du wagon incendié des morceaux de pipes, une boîte d’allumettes vide et des fragments d’une lanterne brisée.
On en conclut que les domestiques du prince avaient laissé tomber dans la paille du wagon la lanterne dont ils se servaient pour s’éclairer, ou qu’ils avaient mis le feu, soit en fumant leur pipe, soit en l’allumant.
Procès du prince de Monaco
Le prince de Monaco n’en assigna pas moins la Compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée en paiement pour la valeur des objets incendiés et en dommages-intérêts.
Mais la Compagnie répondit par une demande reconventionnelle en paiement du prix du wagon brûlé par le fait des domestiques du prince.
Le tribunal de paix du Péage de Roussillon a rendu le 16 février dernier, un jugement par lequel, il a débouté M. le prince de Monaco de sa demande vis-à-vis de la Compagnie et l’a condamné, à payer à cette dernière une somme de 500 francs à titre de dommages-intérêts pour la perte du wagon, et l’a condamné, en outre, aux dépens. »
Condamnation du prince de Monaco est un extrait de la revue « La Coulisse », parue en 1880.