Cannes est une ville de province ordinaire relate les propos peu amènes de Théodore de Banville à l’égard de cette belle cité.
« Si. Nice pouvait être détrônée, ce serait par ce merveilleux pays de Cannes, où les palais naissent par enchantement, comme les roses sous les pieds du passant.
Le château de Sainte-Ursule avec ses ogives sculptées et ses hautes tours à mâchicoulis portant les armes de Londesbourough, la villa Victoria, le château de La Bocca, le château Sainte-Marguerite, la villa d’Ormesson, la villa Alba, sont des retraites sans égales au monde.
On y vit dans les fleurs et dans le ciel, et nulle part ailleurs il n’est plus facile d’oublier les nobles tourments et les salutaires agitations de la vie.
Pourtant, je le répète, Cannes avec tous ses enchantements ne sera pas une autre Nice, parce que les palais de roses et de sculpture ne forment aucunement un tout avec Ia ville.
Elle reste, malgré tant de splendeurs, une petite ville de province fort ordinaire, habitée par des provinciaux réels, qui prennent au sérieux leur cercle bourgeois et leur partie de dominos.
Voilà pourquoi l’or de lord Brougham, du général Taylor, de M. Leader, de M. Woolfield, de M. de Crookenden et de l’amiral Pakenham n’a pas pu faire de Cannes une seconde Nice. »
Ces propos Cannes est une ville de province ordinaire ont été tenus, en 1861, par Théodore de Banville, dans son livre « La mer à Nice ».