Bataille sur le Cours Saleya à Nice décrit les combats pacifiques qui animent le Carnaval avec des jets de fleurs, de confettis et de plâtre.
Le champ de bataille du Corso
» Le Corso de Nice est un boulevard formé par une triple rangée d’ormeaux plus que centenaires et bordé de boutiques assez primitives et de cafés à l’italienne, où l’on boit du vin d’Asti en mangeant des coquillages.
En temps ordinaire, c’est un marché perpétuel, très mouvementé, très animé, et où l’on se donne bien une idée de la population indigène.
En temps de carnaval, le Corso devient un champ de bataille; c’est là surtout que les allants et les venants, aussi bien que les curieux qui stationnent sur les trottoirs, et les amateurs qui prennent position aux balcons des maisons et sur les terrasses, se bombardent le plus et le mieux avec des bouquets d’abord, puis avec des confetti , des faginoli, des ciceri et autres faux bonbons en plâtre ou en farine, que l’on se jette à poignées et qui s’écrasent en mitraille blanche, en touchant le but.
Les terrasses du Cours Saleya à Nice
Parallèlement au Cours se trouve la double promenade des Terrasses, installées sur deux rangées de maisons très basses et à toit plat naturellement, qui séparent le Corso de la grève et forment une longueur de 250 mètres en ligne droite.
Ces terrasses, qui ont été longtemps considérées comme la merveille de Nice, sont aujourd’hui absolument délaissées. On n’en parle plus et un cicérone n’aurait pas l’idée de vous y mener de son propre mouvement.
C’est cependant assez curieux : d’abord on a le plaisir de marcher sur la tête du pauvre monde, ensuite on a une vue admirable sur la baie des Anges. »
Cette description du Corso, devenu depuis le Cours Saleya, date de…1891. Bataille sur le Cours Saleya à Nice figure dans le journal hebdomadaire illustré « La Joie de la maison » du 17 octobre.