Hyères est une colonie anglaise donne, avec un certain humour, des nouvelles de cette partie de la Riviera.
» HYÈRES.
Station hivernale et sélecte.
Les Anglais y possèdent un hôtel à eux, un théâtre à eux, un golf à eux, des autobus à eux.
Ils ont même toute une montagne qui leur est personnelle.
Les Français peuvent visiter le jeudi et le dimanche, de 2 heures à 4 heures, cette superbe colonie anglo-saxonne. «
Mais quelques français font de la résistance.
» Magnifique Casino, fondé jadis par l’illustre M. Boulaine, homme d’affaires.
Villa de M. Paul Bourget, à Costebelle. M. Paul Bourget monte à cheval deux fois par semaine, de 3 heures à 4 heures.
C’est à Hyères, on le sait, que le ministère de l’Instruction publique fait cultiver les nombreux palmiers qui lui fournissent les palmes dont il a si grand besoin.
Aux environs, poétiques champs de violettes et prosaïques champs d’artichauts.
Constatation obligeante pour MM. les poètes et pour Mme Rosemonde Gérard : de loin, les champs d’artichauts font, dans le paysage, un effet beaucoup plus gracieux que les champs de violettes…
C’est aux environs d’Hyères que les personnes curieuses de sensations fortes pourront goûter avec le plus d’âpreté et d’émotion aux joies violentes du mistral. «
Hyères est une colonie anglaise est un article issu du journal « La vie parisienne » du 31 janvier 1914.
Enfin, précisons que Mme Rosemonde Gérard est une poétesse. Elle fut l’épouse d’Edmond Rostand.