Fusillé deux fois à Aups raconte la triste histoire d’un républicain du Var après le coup d’Etat du futur Napoléon III.
» Dans la journée du 8 décembre 1851, de violents combats opposèrent les tenants de la République qui venait d’être renversée aux tenants du nouveau régime imposé par le futur Napoléon III.
Un pauvre homme, nommé Martin, dit Bidouré, fut trouvé porteur d’une dépêche de Camille Duteil, chef des républicains du Var, et mené au nouveau préfet qui venait d’être désigné après le coup d’Etat du 2 décembre.
Il fut immédiatement passé par les armes et laissé pour mort sur place.
Il n’était que blessé.
Quand la troupe se fut retirée, il put se traîner jusqu’à une ferme voisine où il fut recueilli.
Mais le fermier, effrayé du sort dont était menacé quiconque offrait asile à un insurgé, crut devoir avertir le maire du pays.
Ce maire écrivit aussitôt à l’autorité préfectorale pour l’avertir que le fusillé, miraculeusement échappé une première fois à la mort, était vivant chez le fermier de M. de La Baume.
On s’empressa d’aller chercher ce malheureux.
Il fut conduit à l’hôpital d’Aups, et le dimanche suivant, 14 décembre, tout saignant encore de ses premières blessures, il fut de nouveau fusillé ; cette fois il n’en revint pas. »
Fusillé deux fois à Aups est un texte découvert dans le livre « Histoire du Second Empire » d’Ernest Hamel, publié en 1893.