Prudence du Prince de Monaco raconte comment Honoré V se fit faire un certificat de bonne conduite pour se protéger du retour du retour de Napoléon 1er.
« Le prince héréditaire de Monaco, qui se rendait dans ses états, rencontra l’empereur déchu Napoléon 1er à Cannes, peu après son débarquement en provenance de l’île d’Elbe.
Ayant été rétabli dans ses prérogatives princières par Louis XVIII et par le premier traité de Paris en 1815, le prince de Monaco se fit faire une attestation par le sieur François-Augustin Poulle, maire de Cannes, afin d’assurer ses arrières, au cas où le vol de l’aigle serait bref.
Il s’agissait d’éviter que cette rencontre involontaire ne fût mal interprétée par Louis XVIII, auquel il était redevable.
Le certificat fut rédigé comme suit par M.Poulle :
“Je soussigné, maire de cette commune de Cannes, troisième arrondissement de Grasse, certifie que Monseigneur le Prince héréditaire de Monaco, se rendant à Monaco, a été arrêté hier à Cannes par le premier poste des troupes de l’île d’Elbe, qu’il n’a cessé d’avoir auprès de lui un poste, un caporal dans son appartement et que sur les deux heures du matin, il a été forcé de se rendre près le commandant des dites troupes.
En foi de quoi j’ai fait le présent certificat pour servir ce que de besoin.
A Cannes, ce 2 mars 1815.”
Plus tard, l’homme politique français Adolphe Thiers, qualifia froidement le comportement du prince de Monaco en disant qu’il était passé “comme tant d’hommes du temps, d’un culte à l’autre, de l’Empire à la Restauration.”
Prudence du prince de Monaco est un texte inspiré par le livre « Le Golfe-Juan » d’Eugène Millard, publié en 1867.