Le prince de Monaco chasse les troupes espagnoles raconte comment la France est devenue le protecteur de la principauté.
Les troupes espagnoles sont chassées
Le Prince de Monaco, Honoré II, est très insatisfait du comportement de la garnison espagnole qui occupe Monaco depuis Charles-Quint et qui lui manque de respect.
Ayant besoin de la protection d’un nouvel allié, il prend contact par l’intermédiaire d’un membre de sa famille, nommé Courbon, avec le comte d’Alais, gouverneur de la Provence pour la France.
Les négociations prospères lentement, mais finissent par aboutir avec la France.
Comme le prince de Monaco, Honoré II, « voulait tout hasarder, la nuit du 18 au 19 de novembre 1741, il fit entrer, sous quelques faux prétextes, quelques hommes de ses sujets dans la place, et leur donna des armes qu’il avait chez lui et ayant séparé ce petit corps en trois, il surprit le corps de garde des Espagnols, qui ne se défiaient de rien, et les tua tous ou fit prisonniers.
En même temps il reçut dans le port des barques que le comte d’Alais envoyait pour le secourir, et fit rentrer dans sa place les Français qui étaient ainsi venus par la mer.
Sur ce bruit, le cardinal de Savoie lui dépêcha un gentilhomme pour le dissuader de mettre des Français dans Monaco, et l’assurer de toute satisfaction du côté des Espagnols mais cet envoyé fut fort surpris quand il les vit déjà dedans.
Et en sa présence, le prince ôta de son col l’ordre de la Toison, qu’il donna à celui qui commandait la garnison espagnole, pour le rendre au gouverneur de Milan, lui disant que puisqu’il ne voulait plus être serviteur du roi d’Espagne, il ne pouvait plus porter ses marques.
Le prince de Monaco protégé par la France
Il se mit ensuite sous la protection du roi de France, prit hautement l’écharpe blanche, et mit ses places entre les mains des Français, pour les lui conserver, à condition qu’il demeurerait maître souverain de son Etat ; que les garnisons seraient payées par le Roi, mais qu’elles lui obéiraient absolument.
Il perdit par ce changement vingt-cinq mille écus de rente dans le royaume de Naples.
En récompense de quoi le Roi lui donna le duché de Valentinois, qui valait davantage et le fit passer au Parlement duc et pair de France. »
Le prince de Monaco chasse les troupes espagnoles est un extrait des mémoires de François de Paule de Clermont, marquis de Montglat.
Depuis ce temps, des relations diplomatiques ont été rétablies entre Monaco et l’Espagne.