Williams et Bugatti triomphent à Monaco raconte le premier Grand Prix Automobile couru sur le circuit tourmenté de la Principauté.
« A Monte-Carlo, ce 14 avril 1929, le premier Grand Prix Automobile de Monaco a remporté un véritable triomphe.
L’expression n’est nullement exagérée. Nous étions là, tous gens du métier, confrères ou conducteurs ayant, depuis trente ans et plus, assisté à toutes les grandes compétitions automobiles.
Il n’était parmi nous qu’un cri : jamais organisation ne fut meilleure, ni plus minutieuse, jamais lutte ne fut plus serrée, et jamais course n’empoigna au même degré foule plus immense et plus enthousiaste.
Impartialement, on a eu ici un Grand Prix à ce point réussi dans tous ses détails qu’il faut traverser l’Océan pour trouver avec Indianapolis quelque chose de comparable.
Monaco, avec son prestige, devait réussir et a pleinement réussi. Les Monégasques, faisant preuve de grand esprit sportif, ont parfaitement compris la portée féconde de cette manifestation qui a attiré dans la Principauté une affluence jamais vue.
Encore une fois de plus, Bugatti a gagné. Cette répétition éternelle a quelque chose de prodigieux.
Le pronostic était bon. Williams a eu sa voiture à temps et a brillamment gagné, témoignant, avec sa virtuosité et son cran habituels, d’une intelligence tactique exceptionnelle.
Il pilotait une des nouvelles 2.300 cc à compresseur, voiture qui vous arrachait des applaudissements par son brio, par la franchise des reprises, par la sûreté de sa tenue de route.
Quant aux nouveaux freins de Bugatti, ils ont été au-dessus de tout éloge. »
Derrière le coureur britannique William Grover-Williams, le belge Georges Bourianou prit la seconde place sur Bugatti, précédant l’allemand Rudolf Caracciola sur Mercédès-Benz.
Williams et Bugatti triomphent à Monaco est un reportage extrait de journal « Le Courier Automobile » du 15 juillet 1929