Les Tartarins de Grasse raconte la chasse à la grive et les vantardises des chasseurs qui l’accompagne.
» A Grasse, tout honnête homme, tout commerçant, tout propriétaire de quatre arpents de terre a une maison de campagne et une chyle.
Aussi, tous les jours, à quatre heures du matin bien qu’il fasse un vent glacial, les rues et les chemins sont encombrés d’hommes armés.
Les uns vont attendre dans un sombre et froid réduit, ouvert aux vents, couvert de feuillage et appelé chyle, qu’une grive fatiguée vienne se reposer sur un cimeau ou une branche sèche, attachée au haut d’un arbre en face d’eux.
D’autres, accablés sous le poids des cages, vont établir dans les bois des postes ambulants.
On va à la chyle et par goût et par force, bien que l’on ne tue rien, parce que tout le monde y va, et parce qu’il faut dans la journée raconter ses exploits de chasse.
Au poste, on voit tout, bien qu’il fasse nuit.
Souvent, on ne décharge pas son arme, mais on rapporte toujours quelque grive.
Toutefois, on ne dit pas que la même grive fait plusieurs fois le voyage… »
Les Tartarins de Grasse est un texte chassé dans le livre « Souvenir de Grasse et de ses environs » par Mme Henriette du Lac, publié en 1876.