Zeppelin au-dessus de Figanières raconte le survol d’un dirigeable militaire allemand séparé de son escadrille après une attaque sur Londres.
« Le 20 octobre 1917 à 15 heures, les habitants de Figanières, au nord-est de Draguignan, aperçoivent dans le ciel à moyenne altitude un ballon de taille inaccoutumée dérivant vers le sud.
Zeppelin en perdition sur le Var
Personne ne s’en inquiète, sauf le garde-barrière du petit train départemental qui le soir, dit à qui veut l’entendre :
« Aco es quauquaren de bôchou…Ce serait un coup des Boches, ça ne m’étonnerait pas ! »
Connu peut-être comme un galéjeur, sa remarque souleva l’hilarité générale…
Moins d’une heure plus tard, à 50 kilomètres au sud à vol d’oiseau, Louis Honoré, maître d’école à Bormes qui relate l’événement dans une lettre écrite à l’un de ses amis, se trouve tranquillement dans sa classe avec ses élèves.
Tout à coup la porte s’ouvre brusquement. Marius Gai, un autre instituteur, leur crie :
« Dépêchez-vous, venez voir la grosse saucisse ! »
Monsieur Honoré se précipite dans la cour, suivi de tous ses élèves ravis de cette distraction inespérée.
En fait de saucisse, c’est bel et bien un Zeppelin qui évolue dans le ciel borméen, lentement chassé par les vents vers la mer.
Disparition d’un Zeppelin
M. Honoré le décrit comme une baleine s’ébattant non sans grâce dans le ciel, mais certainement désemparé puisqu’il présente une dangereuse inclinaison de 45 à 85 degrés et qu’aucun bruit de moteur n’est audible.
Tout le monde crie :
« II va tomber, iI va tomber ! »
Mais le mystérieux fuseau argenté, après trois-quarts d’heure d’évolution au-dessus de Bormes, s’éloigne vers la mer pour disparaître à la vue au-delà de l’Île du Levant.
De l’avis unanime il s’est englouti avec tout son équipage. »
Zeppelin au-dessus de Figanières est extrait du « Bulletin de l’Académie du Var » de l’année 2000.
Ce zeppelin faisait partie d’une escadrille de 13 unités qui venait d’attaquer Londres depuis l’Allemagne et qui avait été dispersée par des vents contraires alors qu’elle s’en retournait après avoir accompli sa mission.