La mer mange la terre à Nice rappelle que l’érosion est un phénomène naturel qui existe depuis longtemps.
La terre érodée par la mer
» Au fond de l’anse de Saint-Jean existe un récif connu sous le nom de Peira-Fourniga.
Tous les pécheurs qui l’habitent attestent que la mer empiète depuis longtemps sur ce massif, et que l’onde marine recouvre maintenant un long espace de terrain où jadis la culture des oliviers et des caroubiers était en pleine vigueur.
Beaulieu offre sur ses bords le même phénomène, et la mer continue à détruire le récif jadis élevé en digue et en talus.
Toutes les grottes sises dans le calcaire compacte de la partie méridionale du Mont Boron sur le rivage de la mer étaient naguère à sec et l’on s’y rendait facilement par terre. Maintenant elles se trouvent toutes recouvertes par les eaux de la mer.
Sur le bord oriental, entre le port de Nice et le pied de la montagne de Mont Boron, dans l’endroit appelé le Lazaret, un enfoncement se forme depuis vingt-cinq années, et s’accroît à vue d’œil.
Des vestiges sous la mer
D’anciennes murailles construites pour des enclos voisins sont maintenant renversées dans la mer, et recouvertes en certaines parties par les eaux à peu de profondeur, tandis que d’autres parties offrent encore leur surface à la superficie.
Pendant la construction du port de Nice, des restes de canaux assez bien conservés furent trouvés dans des endroits beaucoup inférieurs au niveau des eaux marines d’alors, lesquelles n’ont fait ensuite que se relever davantage.
Vers l’embouchure du Var, sur le coin de la terre ferme du côté de Nice, était une habitation qui, peu à peu a été submergée, et a fini par disparaître totalement. Des marins assurent même que les restes se voient sous l’eau, pendant le calme d’été.
Près d’Antibes même, entre le port et le fort Carré, des ruines de vieilles bâtisses et de gros massifs de maçonnerie qu’on croit d’anciens tombeaux sont couverts par les eaux, et on les revoit encore dans les basses marées. »
La mer mange la terre à Nice est un extrait du livre » Histoire naturelle des principales productions de l’Europe méridionale » d’Antoine Risso, édité en… 1826.