Poème d’amour de Jules Romains pour Nice met en rime l’attachement que cet écrivain a gardé pour cette ville où il a enseigné.
« Toi surtout, Nice, dis-nous, de ta bouche parfumée,
Que tu acceptes le temps, que tu te plais à toi-même ;
Que jamais rien n’a valu ces loisirs et cet azur ;
Qu’il n’y a jamais rien eu de plus beau que cette foule
Qui s’abandonne au soleil devant les palais de stuc,
Tandis que la file d’autos infiniment luisante
Fait le bruit d’un seul baiser courant le long d’un bras nu.
Nice allègre, nette et lisse,
Le tourment qui nous habite,
Aide -nous à l’assoupir,
Aide-nous à déplisser
Le front d’homme qui médite ;
Le front blanc trop haut montant
Qui mesure et contredit.
Nice de la Halle aux Fleurs,
Désencombre aussi le cœur
Plein de raisons fourmillantes ;
Désenchevêtre les nerfs,
Desserre l’étau des tempes.
Bouche amollie et ardente,
Belles lèvres de ce Temps,
Afin de nous apaiser,
Promenez votre baiser
Sur nos paupières battantes. »
Poème d’amour de Jules Romains pour Nice est composé de vers qui proviennent d’un recueil intitulé L’homme blanc.