Le choix du bon balais à Nice raconte l’histoire pittoresque d’un marchand de balais ambulant dont la voix résonnait dans la ville.
Le marchand de balais
» S’il est, dans les rues de notre ville de Nice, une silhouette qui frappe chaque jour la curiosité des étrangers plus encore que celle des Niçois qui depuis longtemps y sont habitués, c’est bien celle de Choua, le marchand de balais.
Cet homme, de son vrai mon François Balestre, est né à Nice en 1856. Il fit son service militaire au 38ème régiment d’artillerie, à Nîmes, d’où vers 1880, il fut envoyé en Tunisie, où il resta un an.
A son retour du service, à Nice, il s’essaya à tous les métiers, sans toutefois s’attacher à aucun.
L’obligation de devoir s’astreindre à une obligation régulière ne lui allait sans doute pas, car Il fut à la fois garçon de café, homme de peine, commissionnaire.
Il décida de terminer sa carrière en vendant des balais.
De bons balais à Nice
De haute stature, aux vêtement plutôt sales, la figure embroussaillée d’une barbe grisonnante, chaussé d’énormes galoches, portant en guise de coiffure un béret alpin qu’il s’enfonce jusqu’aux oreilles, Choua parcourt les rues de la ville, poussant devant lui un charreton sur lequel s’enchevêtrent, en une pyramide ingénieuse qui défie tout équilibre, des balais qu’il se procure dans les bois de Mandelieu et qu’il revend sûrement à assez bon compte.
Cet homme, qui pique la curiosité de ceux qui le rencontrent, parcourt ainsi, tous les jours, les rues de Nice, d’un pas pénible et lent, tandis que, d’une voix caverneuse, il clame le couplet d’un refrain bien connu, dont il semble avoir fait sa chanson de route :
Chi va piano, va sano, chi va sano, va lontano. »
Le choix du bon balais à Nice, autour de Choua et de son métier disparu, est raconté dans le journal « L’Eclaireur du dimanche » du 9 janvier 1921.