La reine Victoria dans un cortège funèbre à Nice relate les touchantes attentions de la souveraine pour une pauvre mère de famille.
» La reine Victoria était devenue très populaire à Nice, à cause de sa bonté, qui lui suggérait des pensées d’une délicatesse touchante et jolie.
Ainsi, elle avait la connaissance d’une pauvre mère de famille, Mme B…, à qui elle s’était intéressée, parce qu’un jour, en passant devant la chaumière de cette brave femme, celle-ci, qui n’avait dans son jardin qu’un lilas, l’avait, cueilli et offert à la souveraine.
Depuis lors, la Reine lui envoyait régulièrement des secours.
Or, un jour qu’elle s’en allait en promenade, elle aperçoit tout à coup un cortège qui se déroulait un peu plus loin sur la route.
Il s’agissait d’un convoi funèbre, mais le plus humble, le plus triste convoi de pauvre qu’on pût imaginer.
Quelques personnes à peine marchaient derrière le corbillard sans apparat et sans couronnes.
C’était Mme B… que l’on conduisait à sa dernière demeure.
La Reine eut alors une inspiration attendrissante. Au lieu de faire dépasser vivement le convoi, elle donna l’ordre au cocher de se rapprocher du cortège tout doucement et de le suivre au pas jusqu’au cimetière.
Prenant alors une brassée de mimosas qu’une petite fille avait jetée dans la capote de sa voiture, elle me dit :
Ayez la bonté d’aller déposer pour moi ces fleurs sur le cercueil de ma vieille amie qui m’en offrit si souvent. Je lui dois ce souvenir. »
La reine Victoria dans un cortège funèbre à Nice est une anecdote qui se trouve dans le livre « Leurs Majestés » de Xavier Paoli, publié en 1912.