Le sac d’Oneille par la France raconte comment cette ville a été ravagée par les troupes françaises ainsi que les exactions commises.
» Notre escadre a été chargée d’enlever au roi de Sardaigne cette espèce de comté d’Oneille, enclavé dans la Rivière génoise, comme nous disons.
Une partie de nos troupes a pris la mer, ne pouvant violer la neutralité de l’Etat génois et s’acheminer par terre.
Quand les bateaux peuvent se présenter devant Oneille, le général La Houillère envoie des parlementaires qui invitent la garnison sarde à se rendre.
Elle tire à mitraille. Aussitôt notre escadre fait un feu d’enfer auquel les Sardes répondent.
Cela dure 8 heures. Le lendemain, nos troupes débarquent.
L’ennemi se sauve dans les montagnes. La ville est pillée.
Ce qui ne pouvait s’emporter, nos soldats le cassent. On aurait nagé dans les magasins d’huile.
Des vieux et des femmes sont massacrés ; des soldats poussent l’abrutissement et la cruauté jusqu’à les violer avant de les tuer.
Je m’applaudis d’avoir sauvé une vieille. Je l’ai conduite hors de la ville. Croyant que j’allais la tuer, elle s’est mise à genoux. Je lui ai fait signe de fuir aussi vite que possible, mais elle ne pouvait marcher que lentement.
La nuit venue, les Piémontais redescendent des montagnes. N’ayant point de retraite ni guère de subsistances, ne pouvant supporter la puanteur des cadavres, et obligés de craindre l’indiscipline causée par le désordre, le pillage et le vin étranger, on nous a ramenés à Nice après ces faits inhumains et barbares. »
Le sac d’Oneille par la France est un extrait d’une lettre du lieutenant Bernard, datée du 1er novembre 1792 et tirée du journal « L’Eclaireur du dimanche » du 8 décembre 1929.