Le vieux-Nice pue raconte un temps où l’assainissement et l’hygiène n’avaient pas encore les standards d’aujourd’hui.
” Restons quelques instants dans l’ancienne ville de Nice. Elle est comprise entre la Préfecture et la place Napoléon.
C’est la ville italienne connue seulement des habitants et absolument dédaignée des étrangers.
Là, les rues se croisent, s ‘entrelacent, se brouillent, se rejoignent, resserrées à certains endroits au point de ne pas laisser passer deux personnes de front.
Que dis-je ! Il y en a qui sont de simples fentes bordées de maisons plus hautes que les plus hautes maisons de Paris.
L’intention bien évidente des constructeurs est d’avoir voulu se garantir des vents de la mer ; en cela ils ont complètement réussi ; ils possèdent ces deux avantages inestimables fraîcheur en été, chaleur en hiver.
Mais à quel prix, hélas !
Si leur intention saute aux yeux, elle saute aussi au nez ; les professions les plus odorantes se sont donné rendez-vous dans ces boutiques condamnées aux ténèbres à perpétuité.
On y respire à la fois la morue sèche, les chaussures, la cassonnade, l’huile, l’ail, la pâtisserie indigène.
Aux fenêtres, mille guenilles pendent avec ostentation comme autant de drapeaux déchiquetés par les balles.”
Le Vieux-Nice pue est tiré d’un ouvrage “Les souliers de Sterne” de Charles Moiselet, publié en… 1874.
La place Napoléon est depuis devenue la place Garibaldi.