Visite de Monaco en 1860 est un texte qui décrit la cité à un moment où la principauté n’avait pas encore débuté son essor.
” Sur la place du Palais de Monaco, en 1860, il y avait l’hôtel de Russie, devenu depuis la caserne des gardes du Prince.
A travers Monaco-Ville
A l’autre extrémité de la ville de Monaco, dans une maison appartenant à la famille Garbarini, le Casino, puis l’hôtel du Casino, une petite salle de théâtre, le tout enclos dans un jardin suspendu d’où les yeux éblouis avaient le plus magnifique spectacle qui se puisse imaginer : La Turbie, la Corniche, les montagnes rouges et déboisées ; plus loin, des pins verdoyants. Et Roquebrune avec son aspect de ville incendiée, semblant toujours prête à fondre sur le Cap-Martin.
L’hôpital, l’église de la Miséricorde, devenu couvent des Jésuites, la promenade Saint-Martin pour laquelle la nature généreuse avait dès lors épuisé toutes les richesses d’une flore tropicale et d’une végétation insensée.
Un rocher battu par la mer
Du côté de la mer, des remparts ; du côté de la ville, d’autres remparts, le long desquels s’alignaient une vingtaine de maisons.
Ces maisons, de style uniforme, avaient sur l’immensité de l’horizon une vue splendide : la Méditerranée éparpillait à perte de vue les facettes de ses flots d’émeraude ou de saphir ; au loin, l’île de Corse et ses collines. Entre les maisons et la mer se trouvait et se trouve encore le chemin de ronde des remparts, ayant une largeur de trois mètres environ ; puis, un mur de quatre pieds flanqué sur des rochers à pics, qui prenaient pied dans la mer, d’où ils émergent d’une hauteur de plus de cent mètres, à certains endroits.
Dans les anfractuosités, les plis, les accidents de ces rochers s’entrelacent les figuiers de Barbarie avec une telle fougue de végétation que, pendant le mois de juillet, époque de la floraison des cactus d’Afrique, vous n’apercevez que d’immenses bouquets jaunes, dont l’entassement harmonieux fait une magnifique couronne d’or à l’antique manoir des Grimaldi, fièrement campé au point culminant de la presqu’île monégasque.”
Visite de Monaco en 1860 est un récit de Marie de Saint-Germain, découvert dans le journal “La Semaine niçoise” du 19 novembre 1898.