Tempête dans un verre d’eau à Monaco raconte la rébellion d’ouvriers travaillant à la rénovation du Casino contre leur chef de chantier.
« L’émeute s’est agitée dans la principauté de Monaco.
Pour avoir éclaté dans un verre d’eau, la tempête ne se serait pas moins déchaînée avec fureur, si l’on ne s’était hâté de donner satisfaction aux exigences des populations.
Voici l’origine et les causes de l’orage.
L’administration du Casino employait comme factotum, pour diriger les travaux d’embellissement, un homme dont le nom retentit, il y a quelques années, dans un procès célèbre, l’ex-capitaine Doineau.
Cet ingénieur conduisait les employés et les ouvriers comme des Arabes rebelles (sic), et non content de les punir ou de les renvoyer, il affectait le plus grand mépris pour les Monégasques.
Ceux-ci ont fini par se fâcher et jeudi, au retour d’une procession, ils se sont réunis au nombre de trois cents, dans la cour du palais, pour demander le renvoi du « capitaine ».
Le rassemblement se composait de gardes nationaux et d’ouvriers.
Le prince a fait droit à cette réclamation et M. Doineau a reçu l’ordre de quitter la Principauté.
Il s’est mis sous la protection du consul de France, M. le comte de Reynolds, mais celui-ci n’a pu qu’engager sagement le réclamant à se soumettre aux ordres du gouvernement local.
L’affaire en est là, et très probablement elle n’aura pas d’autre suite. »
Précisons que le capitaine DOINEAU avait été accusé d’être l’instigateur de l’élimination d’un chef arabe en Algérie, le 12 septembre 1856.
Condamné, il avait été finalement gracié par Napoléon III.
Tempête dans un verre d’eau à Monaco est un texte extrait du journal » La Presse » du 1er février 1870.