La paysanne de Nice est un récit qui rappelle les belles traditions qui entouraient la table de Noël.
« Elle venait avec un potiron puiser de l’eau à une source voûtée près de laquelle nous nous étions assis.
De l’eau à la source
— Diou v’ajude coumaire ! lui dis-je en patois, vous venez à l’eau de bonne heure, il paraît qu’on travaille à Calèna (Noël).
— « Hé, signoria, il faut bien un peu se réjouir, voilà six mois que j’économise pour cette soirée. »
Nous bavardâmes pendant une heure, et je bus à son potiron.
Les étrangers et les français du nord ne peuvent comprendre combien, dans notre partie de la Provence, à Nice, les mots Calèna, Cachia-fuec et Gros Soupa éveillent d’émotion et de joyeuses remembrances.
En Bretagne on fait l’arbre de Noël ; en Languedoc on fait le réveillon ; à Aix et à Marseille on mange la dinde traditionnelle ; dans notre département on fait Calèna ou le Gros Soupa.
A Noué si mangea de tout, De fruch ben maï que de ragoût dit le Noël qu’on chante aux veillées de cette époque. — quelques plats maigres et le dessert.
De merveilleux desserts
Mais quel dessert ! Tous les fruits secs, toutes les confitures, toutes les tourtes et tout le talent de la cuisinière doivent y figurer !
Dans notre jeune âge, mes sœurs et moi supputions, déjà huit jours à l’avance, tous les comestibles différents qu’on pourrait servir ; vous comprenez : si mangea de tout, es lou soir de la soulagno.
Quand nous avions découvert une friandise non encore mentionnée sur nos listes, nous courions en battant des mains la signaler à notre bonne mère, et notre bonne mère souriait.
Nos petits amis en faisaient autant chez eux : qui n’en a pas fait autant ? »
La paysanne de Nice est un texte extrait du journal « La Semaine niçoise » du 24 décembre 1898.
Ce récit a une suite intitulée « Le Gros Souper de Nice »