Tempête autour d’un collier à Nice relate comment les évènements climatiques ont fait d’un bijou un centre d’attraction.
” La tourmente, le déluge, le gel et la neige se sont abattus soudain sur la Riviera qui, depuis des mois, mijotait dans la douce chaleur d’un printemps épanoui.
Dix centimètres de neige à Saint-Raphaël.
L’Estérel drapé de blancs linceuls, comme un gigantesque fantôme.
Les mimosas perdus dans les ténèbres, à Théoule.
Les palmiers de Cannes givrés comme de vulgaires arbres de Noël.
Les roses d’Antibes meurtries et hachées par le froid.
Et, à Nice, sur la Promenade des Anglais, des rafales dignes de la Baie des Trépassés.
Voilà ce que nos yeux ont vu sur la côte qui doit être bleue et perpétuellement ensoleillée.
Mais à quelque chose malheur est bon.
Le casino de Nice a refusé du monde.
Celui de Monte-Carlo n’a pu recevoir tous les joueurs qui venaient, hirondelles frileuses, demander asile à Dame Roulette.
Et il y a eu des parties endiablées et folles.
M. Hennessy, cette année, semble posséder la veine indéfectible et absolue: dimanche soir, que n’a-t-il pas gagné ?
Le prince M., lui aussi, fait des affaires d’or…
Mais M. MaIvy, tout ministre qu’il est, a laissé de sérieuses plumes à Nice…
Et les badauds de Nice stationnent tous, avenue de la Gare, devant la devanture d’un bijoutier, et devant un certain collier de perles dont on demande seulement un million quatre cent mille francs…
Une paille !… Ce collier est le grand événement de Nice…
Mais il est tout de même curieux de voir combien il y a de gens qui n’ont pas sur eux un million quatre cent mille francs !
Tempête autour d’un collier à Nice rapporte des évènements de 1914. Il est extrait du journal “La Vie Parisienne” du 24 janvier.