Monaco à l’exposition universelle de Vienne est un article qui donne le détail des présentations de la Principauté à cette occasion.
” Au milieu de ce parc immense, il existe un charmant pavillon.
Là, dans un petit jardin de onze à douze cents mètres carrés, on a d’abord groupé cette délicieuse flore tropicale qui est une des richesses de Monaco : aloès gigantesques, orangers mandarins, néfliers du Japon, pervenches de Madagascar, daturas d’Egypte, myrthes, amaranthes, que sais-je enfin ? ,les fleurs les plus rares, les plus inconnues.
Le beau pavillon de Monaco
Puis, au milieu de cette oasis parfumée, on a élevé une mignonne maison italienne, dont la véranda renferme une collection unique de glaïeuls et d’amaryllis, des spécimens de ces bois précieux, olivier, citronnier, oranger, caroubier, cyprès, que les artistes monégasques utilisent si bien, des échantillons d’huiles vierges, des parfums et des grappes de cocons de vers à soie, qui sont la troisième récolte de l’année.
Quant à la salle qui fait suite à cette serre en miniature, c’est le plus gracieux des musées.
On y remarque, en face de soi, en entrant un fort beau buste de S. A. S. Charles III, de M. Meusnier.
Arts et industries de Monaco
Ce sont ensuite mille objets d’art qui témoignent du bon goût et du talent des artistes monégasques, coffrets en bois précieux, rehaussés de mosaïques en ivoire, jardinières ornées de bronzes dorés, une ravissante coupe en agate, montée dans le style de la Renaissance, en argent ciselé, et surtout une superbe collection de poteries artistiques, plats Henri II et Palissy, vases imitations de Sèvres et de Gien, jardinières et consoles, ornées de fleurs en relief, véritable chef-d’œuvre d’élégance et d’originalité.
Puis, c’est enfin l’industrie, qui est représentée par une foule d’échantillons intéressants des produits du laboratoire de Monte Carlo, depuis la Gallia, cette délicieuse boisson tonique dont 300,000 bouteilles ont été envoyées gratuitement à nos soldats pendant la guerre, jusqu’aux essences, aux huiles et aux parfums qu’on distille dans cet important établissement.
Et tout cela, flore, art, industrie, dans ce petit coin de terre de quelques lieues carrées de superficie et où règne un printemps éternel.”
Monaco à l’exposition universelle de Vienne est un texte extrait du journal “Le Figaro” du 29 juillet 1873.