Bataille rangée à Nice décrit la bataille des fleurs, au moment du Carnaval, qui a fait la renommée de la capitale des Alpes-Maritimes.
” Lorsque la bataille s’engage, une pluie de fleurs remplit l’espace.
Les règles du jeu sont très simples : on vise naturellement les femmes au cœur, et, en échange du bouquet que vous leur lancez ainsi, elles vous en renvoient un autre qu’il faut saisir à la volée.
Mais il y a des amateurs de plaisanteries qui varient ces procédés par trop élémentaires.
Les uns tendent leurs bouquets au bout d’une ligne, les autres les poussent avec un ressort qui se referme dès qu’on veut les saisir.
Les autres les disposent dans de gracieux petits paniers qu’ils font glisser galamment presque dans la voiture de leurs jolies adversaires.
La masse des projectiles est composée de violettes, mais toutes les fleurs de la création servent également à ces délicieuses batailles.
Les anémones, les camélias blancs et rouges, les mimosas, les renoncules, les jasmins, les œillets, les jacinthes, les lilas, les tubéreuses, les roses, les marguerites, les muguets, etc., etc., circulent sans cesse dans l’air.
Bientôt leurs parfums mêlés emplissent l’atmosphère.
On dirait un de ces concerts d’odeurs que rêvait Fénelon, concert d’une harmonie délicate et fine qui enivre sans griser, qui porte à la tête un léger trouble jamais poussé jusqu’à l’éblouissement.”
Bataille rangée à Nice est une histoire qui trouve son origine dans le livre “Les stations d’hiver de la Méditerranée” de Gabriel Charmes, publié en …1885.