Bordighera rivale de Nice et de Cannes raconte comment l’échec de la spéculation foncière a permis à cette ville de conserver tout son charme.
» Il y a quelques années, Bordighera-les-Palmiers était un village ignoré.
Puis, un proscrit italien, Ruffini, romancier de grand talent, publia, en anglais, « Le Docteur Antonio », délicieuse et émouvante histoire que l’auteur a encadrée dans d’admirables descriptions des sites si beaux, si pittoresques de cette partie du littoral méditerranéen.
Ce livre attira donc l’attention des touristes sur Bordighera et de nombreuses familles anglaises vinrent alors s’y fixer pendant la mauvaise saison.
Une nouvelle station hivernale était ainsi créée. Elle se développa assez rapidement.
En 1879 et 1880, des spéculations sans bornes, particulièrement fiévreuses, furent tentées sur tout le littoral.
La puissante société financière qui a construit Ospedaletti, avait, d’abord, voulu transformer Bordighera et y créer une grande ville d’hiver.
Mais les terrains, ici, étaient déjà presque tous entre les mains de spéculateurs qui eurent de trop grosses prétentions.
Pour cette raison, l’accord ne put pas se faire et, malheureusement pour tous, la combinaison projetée ne fut pas réalisée.
Alors, les millions qui auraient pu permettre de créer les attractions, les lieux de réunion, les centres de plaisirs et ainsi de bâtir une ville rivale de Nice et de Cannes, ont été employés ailleurs.
Et Bordighera, la cité des Palmiers, la ville au climat si doux, livrée à elle-même, continue à s’accroître lentement. »
Bordighera rivale de Nice et de Cannes est un extrait du livre « Au pays des enchantements » de Gustave Simons, publié en 1893.