Corsaires sous le pavillon de Monaco est un récit qui raconte l’opposition de la France aux lettres de course accordées par la Principauté.
» Une question, qui souleva de longs conflits entre la France et Monaco, fut la reprise par Honoré III des traditions de ses ancêtres, lorsqu’il fit revivre le droit, dont ses prédécesseurs avaient toujours joui, de donner des lettres de course pour faire, sous son pavillon, la chasse, dans les mers du Levant, contre les Turcs et leurs sujets non chrétiens.
En effet, le pavillon de Monaco n’avait point paru à Malte depuis les dernières années du règne du prince Antoine, lorsqu’un corsaire nouvellement commissionné y arriva en 1750.
Ce fut l’occasion d’un échange de correspondances entre le prince, le grand-maître de l’Ordre et le ministre de la Marine en France.
Le droit ne pouvait être contesté.
En conséquence, il fut établi que les corsaires ne pourraient courir que contre les Turcs et leurs sujets non chrétiens.
Plusieurs corsaires prirent, dans ces conditions, le pavillon de Monaco ; mais leurs actes donnèrent fréquemment lieu à des plaintes graves, notamment de la part des autorités du royaume de Naples et de la république de Venise.
Les armements continuèrent ; cependant, en 1762, à l’occasion de la construction de navires à Nice pour le compte du prince et pour la course aux Turcs, le gouvernement de Louis XV fit de nouvelles remontrances.
On démontra à Honoré III l’inconvénient de ces armements qui pouvaient être très préjudiciables aux Français ; le duc de Praslin, ministre de la Marine, engageait donc Honoré III à abandonner ses armements.
La course sous pavillon monégasque finit par tomber de nouveau en désuétude.
Corsaires sous le pavillon de Monaco est un texte troué dans le livre « Monaco, ses origines et son histoire » de Gustave Saige, publié en 1897.