Duel au sabre à Grimaldi raconte comment la jalousie a entraîné un duel sanglant entre deux adversaires sur le côté italien du pont St-Louis.
En 1865, « un gentilhomme russe, se trouvant à Monaco de compagnie avec une dame ou demoiselle française, appela près de lui un jeune peintre allemand, homme de talent, lequel se rendit à cet appel, et vint à Monaco, accompagné de sa femme, pour exécuter les commandes du Russe.
Ces quatre personnes se rencontraient souvent, bien entendu, dans l’espace très circonscrit du Casino, de l’hôtel et de la petite principauté.
La jalousie de l’une de ces dames, maîtresse du Russe, à tort ou à raison, s’éveilla, et de mauvais propos, qui arrivèrent aux oreilles du jeune peintre, furent tenus.
Celui-ci s’en plaignit d’abord à celle qu’il inculpait, et qui, à ces reproches, répondit par un soufflet donné en public.
Le peintre demanda raison au protecteur ; celui-ci prit hautement le parti de sa protégée.
Un duel au sabre fut réglé ; quatre témoins accompagnèrent, avec un chirurgien, les deux adversaires, et on s’arrêta plus loin que le pont Saint-Louis, dans ces gorges pittoresques qui surplombent la Méditerranée.
Au bout de quelques minutes, le peintre, atteint au bras et désarmé tombait, baigné dans son sang.
Aussitôt un second coup de l’espadon du Russe glissa sur le front du malheureux jeune homme et abattit tout le cartilage du nez.
La voiture et les chevaux de l’antagoniste si cruellement vainqueur dans cette triste affaire l’ont emporté aussitôt du côté de Gênes, par la route de Savone et de Vintimiglia. »
Duel au sabre à Grimaldi est extrait du Journal « La Presse » du 1er février 1865.