Retour des courses à Nice

par JMS
Retour des courses à Nice

Retour des courses à Nice est un récit qui raconte une joyeuse cavalcade sur la promenade des Anglais.

” C’était jeudi dernier, vers 4 heures du soir.

La promenade des Anglais qui a été un peu déserte pendant l’après-midi à l’occasion des courses de chevaux sur l’hippodrome du Var, commence à s’animer peu à peu et elle est bientôt envahie par cette foule spéciale de curieux qui désire assister au retour des courses.

Le soleil se couche lentement derrière le cap d’Antibes et ses derniers rayons font briller comme dans un incendie les vitres des villas.

Au grand galop

On commence à apercevoir quelques voitures ; ce sont les gens pressés de rentrer pour 5 leurs affaires ; nous remarquons des journalistes courant écrire à la hâte leur compte-rendu ; l’artificier qui est allé chercher aux courses le nom du vainqueur du grand prix dont il doit se servir pour la fête du soir ou bien encore, quelques élégants que la dernière course n’a pas retenus.

Mais bientôt, arrive le gros des voitures ; il y en a de toutes sortes depuis la modeste Victoria jusqu’au triomphant mail-coach. Et tout cela roule avec une vertigineuse rapidité.

Nous reconnaissons au passage la plus grande partie de la haute société niçoise et étrangère qui s’était donné rendez-vous sur le turf.

Pendant ce temps, le soleil jette encore quelques mourantes lueurs qui répandent comme des paillettes d’or sur les toilettes ravissantes de nos mondaines. La promenade des Anglais présente alors un aspect ravissant ; c’est un brouhaha de bonsoirs échangés, de bribes de conversations emportées par le vent, de coups de fouet, de hennissements, de cris, d’interpellations, de rires féminins.

Mais la nuit est, tombée tout-à-coup ; quelques becs de gaz marquent déjà de leurs points lumineux les contours de la baie féerique ; les dernières voitures arrivent, grand train, puis la promenade retombe dans un calme profond, contraste violent avec l’animation de tout à l’heure.

Fête de la nuit

Les fenêtres des villas et des hôtels s’illuminent ; on se prépare pour le dîner et on se hâte car chacun veut assister à la fête de nuit que donne le Casino.

Huit heures.

Quelques fusées fendant le ciel annoncent le feu d’artifice ; la foule, accourt, s’amasse devant le Casino et jouit des merveilles pyrotechniques de Stevano.”

Retour des courses à Nice est un texte issu du journal “Nice artistique” du 20 janvier 1889.

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