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Le curaçao de Golfe-Juan retrace le temps où cette ville plantait des orangers pour en récolter les fleurs utilisées dans la parfumerie.
Golfe-Juan plante des orangers
» La culture de l’oranger à Golfe-Juan est récente, elle date de cinquante ans environ.
D’année en année, les pins et les oliviers lui cèdent la place ; et, aujourd’hui, la récolte de la fleur d’oranger au Golfe-Juan dépasse à elle seule celles des territoires réunis de Cannes, du Cannet et des villages voisins.
On cultive de préférence la variété dite Bigaradier, dont le fruit est amer, mais dont la fleur à larges pétales a un parfum exquis.
Il n’y a guère, même en Italie, que les orangers de Castellamare qui atteignent la hauteur de ceux du Golfe-Juan.
On estime à cinq ou six cent mille kilogrammes la récolte annuelle de la fleur.
Golfe-Juan fait son curaçao
Un bel arbre en produit pour cinquante ou soixante francs au moins, sans compter les profits accessoires, c’est-à-dire l’orange qui se confit, et qui entre dans la composition du curaçao, et la feuille avec laquelle on fabrique une eau de qualité inférieure.
C’est à Cannes, à Antibes, à Vallauris et surtout à Grasse que se distille la plus grande partie de la fleur d’orangers et des autres fleurs du Golfe, telles que les roses, les jacinthes, les tubéreuses, les jasmins, les cassies et les violettes.
C’est au mois d’avril et de mai que la floraison est dans son plus bel épanouissement.
Briga vient à Golfe-Juan
Les femmes et les jeunes filles de la montagne et du pays de Briga descendent, à cette époque, par bande de vingt, trente, cinquante et plus, pour travailler à la cueillette.
Il n’est pas de récolte qui se fasse plus gaiement que celle de la fleur d’orangers : Le ciel est bleu, l’air doux et parfumé.
À demi cachées dans le feuillage, ou montées sur de légères échelles, les paysannes en chantant de longs refrains dans le langage sonore de l’Italie et de la Provence, cueillent à pleines mains, cette neige parfumée, qui s’expédie toute fraîche aux points de distillation. »
Cette description de la récolte des fleurs d’orangers à Golfe-Juan date de…1867. Le curaçao de Golfe-Juan Elle figure dans le livre « Le Golfe Juan, station d’hiver » par Eugène Millard.