Enlèvement à Carcès est un récit qui raconte un hold up audacieux réalisé par une équipe de voleurs aguerris.
” L’enlèvement du directeur du Crédit lyonnais de Brignoles et de son fondé de pouvoirs, opéré hier par des bandits masqués en auto, a provoqué dans toute la région provençale une vive émotion.
La brigade mobile de Marseille, chargée de l’enquête, à ce sujet, a dépêché à Brignoles deux de ses meilleurs inspecteurs.
Enquête sur un vol
La gendarmerie a retrouvé ce matin, dans un bois avoisinant le village de Carcès, l’auto qu’occupaient MM. Rey et Richard.
Encore émus par leur dramatique mésaventure, ceux-ci ont donné aux enquêteurs tous renseignements possibles, mais il apparaît qu’il leur serait très difficile de reconnaître leurs agresseurs.
On sait que de Carcès à Marseille, ils furent transportés chacun dans une auto, sous une couverture, puis abandonnés sur la route.
Quand les malheureux furent rendus à la liberté, ce fut par un geste brutal qui les jeta dans le fossé de la route.
Les agresseurs étaient au nombre de six, tous jeunes et élégamment vêtus.
M Richard, le fondé de pouvoirs, porte les traces des blessures qu’il a reçues au cours de l’agression. Sa tête est recouverte d’un pansement. C’est que, mettant mauvaise grâce à se laisser dépouiller, il reçut maints coups de crosse de revolver, jusqu’à ce qu’évanouissement s’ensuivit.
Le directeur de la banque de Brignoles, M. Rey a fait au magistrat instructeur un nouveau récit détaillé de l’agression.
Des voleurs bien informés
Il a précisé qu’on lui avait volé son pardessus et que, dans la sacoche que lui arrachèrent les bandits, il, avait environ 45.000 francs d’argent liquide, des titres, quelques obligations de l’Etat et trois chèques.
Ce qui pourrait faire supposer aux enquêteurs que les bandits préparèrent leur coup à Carcès, c’est que M. Rey avait reçu dans l’agence de cette localité un versement de 25.000 francs, chose rare.
Les enquêteurs semblent vouloir en déduire que les bandits étaient très au courant des faits et gestes des employés du Crédit lyonnais de Carcès.
Retrouvera-t-on les auteurs dé ce nouveau coup d’audace ? On ne sait.
En tout cas, il semble bien que l’on se trouve en présence de professionnels expérimentés, s’étant entourés du maximum de prudence.”
Enlèvement à Carcès est un texte extrait du journal “La Dépêche de Brest” du 17 janvier 1937.