Un dimanche à Nice est un extrait de la lettre d’une parisienne en séjour dans la ville.
» Un dimanche à Nice ! c’est pittoresque au possible, un peu province, si tu veux, mais bien amusant pour une parisienne exilée.
Je n’ai pas perdu mes bonnes habitudes de couvent ; aussi, suis-je allée à la messe, mais une belle messe, dans une église élégante, à Saint-François-de-Paule.
Après déjeuner, je me presse vers la promenade des Anglais, pour me réchauffer au soleil jusqu’à l’heure où le Casino municipal ouvre ses portes.
Ce Casino est ici le centre mondain : comme j’aime le bruit et le mouvement, je ne suis pas fâchée d’y être allée le dimanche ; dès 4 heures, une foule compacte envahit les belles allées du jardin d’hiver, se promenant au milieu des plantes exotiques, tout en écoutant un excellent orchestre dirigé avec maestria par M. Gervasio.
J’ai toujours été un peu joueuse ; les petits chevaux me tentent et une chance incomparable m’a fait gagner cinq à six fois de suite.
Je me repose un moment dans le salon de lecture, jusqu’à l’heure du dîner.
Le Casino possédant un restaurant, j’ai prié mon mari de rester, ce qu’il a fait volontiers.
Après dîner, nous nous sommes rendus, dans la salle de spectacle où on jouait le Petit Duc, une opérette un peu vieillie, mais que j’ai revue cependant avec plaisir.
Je suis si heureuse d’être à Nice ! «
Un dimanche à Nice est un texte retrouvé dans le journal « Nice artistique » du 17 décembre 1891.