Trop de pollution dans le port de Nice est un article qui décrit les nuisances subies dans ce quartier de la ville.
« Qu’est-il donc arrivé ?
Le Port de Nice, autrefois fréquenté par une nombreuse et élégante flottille de yachts à voile et à vapeur, a vu peu à peu déserter ses eaux incommodes et malsaines.
La navigation de plaisance lui préfère maintenant, non sans raison, les abris plus coquets et plus propres de Villefranche, de Cannes, de Monaco et de Menton.
Au lieu de vingt ou trente navires luxueux que nous étions habitués autrefois à voir mouiller dans nos eaux dès le début de décembre, c’est tout au plus si on en peut compter deux ou trois, et encore ne les gardons-nous pas longtemps.
En effet, les propriétaires se plaignent de l’insoutenable saleté des quais et des dommages réels que la poussière du charbon cause à leurs coquettes installations.
Le mal dont nous nous plaignons provient presque uniquement de la tolérance coupable dont bénéficient sur le port certains réceptionnaires importants de houille.
Il y a quelques années, les inconvénients que nous déplorons ne se vérifiaient que de façon tout à fait exceptionnelle, lorsque par suite de l’arrivée simultanée de plusieurs vapeurs chargés de charbon, l’enlèvement par tombereaux ne pouvait être effectué avec toute la rapidité voulue et qu’une partie de la cargaison était déposée à quai.
Aujourd’hui, par suite des exigences nouvelles des armateurs anglais, qui ont mis en vigueur un nouveau type de charte-partie, l’exception d’autrefois est devenue la règle.
Sitôt arrivé, un navire de charbon jette sa marchandise à terre, et la houille séjourne ainsi par tas énormes sur les quais des mois entiers, salissant et ce déshonorant sans remède tout un quartier de Nice, qui a droit autant que les autres à la sollicitude des pouvoirs publics. »
Trop de pollution dans le port de Nice est un texte découvert dans le journal « La Vie mondaine à Nice » du 26 décembre 1901.