Minarets à Monaco est une histoire qui critique une nouvelle construction de la principauté.
« Le Casino de Monte-Carlo s’est élevé très rapidement.
Tout le monde sait qu’il est l’œuvre de M. Charles Garnier, l’architecte de l’Opéra.
Le nouveau Casino vise à l’effet, et celui qu’il produit est fort déplaisant.
Comme il est très lourd, très surchargé, très couvert d’oripeaux, il ressemble à certaines femmes qu’on voit circuler dans ses salles et dont les toilettes extravagantes, jointes à une beauté peinte, repeinte, violemment coloriée, font sourire les passants.
Il est flanqué de minarets, comme le palais du Trocadéro, comme le palais de l’Exposition de Nice ; mais quels minarets !
Ce sont des tours mesquines et trapues au dernier degré, qui s’épatent sur le reste du monument au lieu de lui donner plus de souplesse et d’élévation ; les fenêtres dont elles sont percées, écrasées sous d’énormes décorations, ajoutent encore à la masse de l’ensemble.
Et puis, s’il faut le dire, le Casino de M. Garnier manque par trop d’esprit. Il singe tout bêtement l’Opéra de Paris ; l’on croirait, à le regarder, qu’il n’en est qu’une adaptation » provinciale. «
Minarets à Monaco est un texte du journaliste et explorateur français, Gabriel Charmes, publié en 1885, dans un livre sur les stations d’hiver de la Méditerranée.