Crash d’un avion à Antibes raconte la fin tragique d’un pionnier de l’aviation.
” L’aviation compte une victime de plus !
M. Antonio Fernandez a fait, avec son aéroplane, une chute mortelle lundi dernier à 7 h. 40 du matin.
Il est assez difficile d’établir d’une façon certaine comment s’est produit l’accident car l’appareil est complètement brisé. Mais on suppose qu’il est dû à la rupture d’une des commandes du gouvernail.
La semaine dernière, lors de son premier vol, à Antibes surle terrain de la Brague, M. Fernandez avait heurté un obstacle et le choc avait rompu le câble en acier du gouvernail.
N’ayant pas de câble de rechange, il l’avait remplacé par de la ficelle, malgré les observations de son mécanicien Louis Lefèvre appelant son attention sur le danger de la rupture possible de cette commande.
Mais, M. Fernandez, passant outre, a pris son vol lundi matin à 7 h. 40.
Il n’y avait à ce moment aucun vent. M. Fernandez s’éleva de 25 à 20 mètres.
Arrivé à l’extrémité de l’aérodrome, il exécuta deux virages successifs, puis revint au-dessus de la route nationale.
Il exécuta là un nouveau virage à angle droit. Que se passa-t-il alors ?
Nu probablement ne le saura jamais. Subitement l’aéroplane s’arrêta, se retourna et tomba lourdement sur le sol.
Le mécanicien, Louis Lefèvre, accompagné de deux ou trois personnes, se précipitèrent aussitôt vers l’aéroplane.
Ils trouvèrent M. Fernandez écrasé sous le moteur, la face contre terre. La mort a dû être instantanée car l’expression de l’aviateur était calme ; une seule écorchure au sourcil laissait échapper un filet de sang.
La mort est due à la rupture de la colonne vertébrale.
Le biplan de M. Fernandez dérivait de l’aéroplane Wright, dont il différait cependant par de nombreux détails inventés et brevetés par M. Fernandez lui-même.”
Crash d’un avion à Antibes est un texte trouvé dans le journal “Le Tout Nice” du 9 décembre 1909.