Antibes et la vieille lady écossaise est un récit qui montre que la ville a du mal à trouver sa place entre Cannes et Nice.
» Antibes est une ville à part.
Elle n’a participé en rien au grand mouvement de migration qui, depuis près d’un demi-siècle, pousse chaque hiver toutes les aristocraties de l’Europe vers ce petit coin fortuné où les Alpes et les Apennins s’unissent pour abriter les frileux voyageurs contre les vents malfaisants du nord et de l’est.
Antibes est restée ce qu’elle devait être déjà il y a deux ou trois siècles.
Aussi se tient-elle raide, guindée, chenue, avec ses vieilles murailles grises tout effritées par les années, entre Cannes la coquette et Nice la superbe.
Il semble qu’elle regarde d’un œil mécontent et d’un visage renfrogné ces deux voisines enrubannées, à peu près comme une vieille lady écossaise que le hasard a placée dans un raout entre deux pimpantes misses anglaises. »
Antibes et la vieille lady écossaise est un texte trouvé dans le roman « La fille du docteur » par Edouard Didier, publié en feuilleton dans le journal « La Kabylie » du 21 septembre 1887.